Mon expérience en tant que vendeuse polyvalente

L'histoire commence par une grosse période de doute suite à une expérience un peu douloureuse en salariat dans une agence de communication en 2018 : manque de sens, manque de reconnaissance, cloîtrée dans un box face à des projets qui m’ennuyaient, soucieuse de toujours faire mes créations en conscience. Bref, j'aspirais vraiment à autre chose et ça a été un peu l'élément déclencheur en 2019, d'une envie de me reconvertir dans un métier plus utile à l’intérêt général ou de poursuivre mon activité de cœur, le graphisme, en accord avec mes valeurs et ce que j'ai vraiment envie d'apporter à la société. Plongée dans l’univers de la communication visuelle depuis mes 16 ans avec l’apprentissage, je songeais à me confronter à d’autres expériences professionnelles complètement différentes et me rapprocher des domaines qui attirent ma curiosité.

En semant les graines du Studio Coquelicot, autrement dit, en amont de mon lancement en indépendante, j'ai fait l’expérience d'être derrière le comptoir de la Ferme d'Émile. Une épicerie proche de chez moi qui propose des produits de saison, frais, locaux et issus de l'agriculture biologique. Pendant 6 mois, j'ai pu découvrir l'envers du décor, moi qui pourrais passer des heures dans ce type de commerce !

J’ai été formée par une super équipe (girls power !) toutes déjà bien dans le bain. Je me suis vite rendue compte qu'il fallait avoir beaucoup d’énergie, car tenir un tel magasin n’est pas de tout repos ! Entre tenir la caisse, mettre en place le magasin, servir les clients, l’entretenir, vérifier les DLC, réceptionner les livraisons, renseigner. C’est prenant, mais franchement, c’est vite compenser par la convivialité, le sourire des clients et l’intérêt qu’ils suscitent pour les produits et le savoir-faire derrière. Parfois, lorsque nous aidions les fournisseurs à décharger leur livraison, nous profitions pour discuter, créer du lien. C’est d’ailleurs comme cela que j’ai pu rencontrer les producteurs du Cresson de Saint-Joseph.

Cette expérience m’a enrichie et j’ai pu acquérir des compétences qui me seront toujours utiles, surtout si notre projet agricole se concrétise en Normandie. Savoir tenir une caisse (il y avait encore des progrès à faire là-dessus 🙈), reconnaître les différents pains et fromages, entretenir les produits pour la vente notamment en chambre froide ou en période de canicule🌡 , faire les stocks ou encore conseiller les clients.es sur des recettes ou des astuces anti-gaspi. Participer au cycle de vie des produits quoi ! Au fil des mois je me suis même découvert des talents de coupeuse de fromage (après pas mal de ratés au début😅 ).

Sur le volet humain, j'ai fait chaque jour de belles rencontres avec des consommateurs.rices convaincus.es que l’alimentation est un levier pour améliorer notre impact écologique. Conscients.es que rien est plus meilleure qu’une tomate récoltée à maturité prêt de chez soi qu’une tomate cultivée hors-sol sous serre chauffée venant du Pays-Bas. Soucieux.ces de l’impact des techniques agricoles industrielle sur les méfaits nutritifs et gustatifs sur les produits et des conditions de travail des producteurs.

Se réinventer en cuisine, c’est oublier tout ce qu’on a appris, car les énergies fossiles sont partout! Plutôt que de le voir comme une contrainte, il faut le voir comme une opportunité de créativité. Travailler à des alternatives est source de liberté!
— Xavier Hamon, chef et coordonnateur français de l’Alliance Slow Food des cuisiniers (France)

De mon point de vue, créer son épicerie engagée sur ces questions aujourd'hui, c'est un acte qui participe de manière solidaire et citoyenne à bifurquer vers un mode de consommation plus conscient, plus soutenable pour la planète, qui valorise le savoir-faire artisanal et apporte des solutions pour des paysans, producteurs, artisans qui s'installent ou qui se lancent et qui ont besoin de canaux de ventes de proximité. C’est aussi trouver une alternative à la grande distribution et donc à l’agriculture industrielle.

Et sinon, en ce moment j’accompagne Betty Borghi , diététicienne et cuisinière de métier, sur le lancement de son épicerie engagée Au Comptoir de Betty qui ouvrira prochainement dans l’ouest lyonnais, à Marcy l’Étoile. Si vous souhaitez en savoir plus et soutenir le projet, la cagnotte est disponible sur Miimosa !

Moodboard Au Comptoir de Betty

Moodboard Au Comptoir de Betty

Création du logotype

Création du logotype

Sur ce, je termine avec cet article que j’ai beaucoup aimé, riche en photographies anciennes des commerces et commerçants d’autrefois dans le Paris du XXᵉ siècle.

Sur ce tant attendu printemps qui s’installe, à très vite et prenez soin de vous !

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